L’attractivité de la Fonction Publique Territoriale en question

Les difficultés de recrutement et le risque de pénurie massive de chauffeur de bus pour la rentrée 2022 (transports scolaires et Interurbains) ainsi que la pénurie de Maître Nageur Sauveteur (MNS) qui a contraint à fermer certaines piscines en ont été les révélateurs : la Fonction Publique Territoriale n’est plus attractive.
Un nombre croissant de métiers pour lesquels les difficultés de recrutement sont croissantes sont « en tension ».

Voici le top 7 des métiers concernés en 2020  d’après le Panorama de l’emploi publié par l’ANDCDG* en septembre 2022 :

  1. Secrétaire de mairie
  2. Animateur enfance-jeunesse
  3. Assistant de gestion administrative
  4. Chargé de propreté des locaux
  5. Enseignant artistique
  6. Agent de service polyvalent en milieu rural
  7. policier municipal

Toutes les collectivités et toutes les filières du secteur public local sont désormais touchées.

En effet, la forte hausse des offres d’emploi en France (tous secteurs confondus) liée à la reprise économique, aux nombreux départs en retraite ainsi qu’aux reconversions professionnelles a eu pour effet une forte concurrence entre les employeurs (publics et privés) pour attirer les employés qualifiés.

Les élus interrogés dans le cadre de la mission sur l’attractivité de l’emploi territorial (remis en février dernier au gouvernement) relatent ce constat.

Certains métiers relatifs aux secteurs de l’animation ou de la petite enfance n’attirent plus en raison notamment de temps partiels subis ou de conditions de travail difficiles. Il y a également une crise de vocation importante pour tous les métiers liés au travail social et à la protection de l’enfance.

Première préoccupation majeure citée, la question du niveau des rémunérations est cruciale : jugées insuffisantes, elles ne permettent pas de faire face à la concurrence d’autres collectivités ou du secteur privé plus attractifs.

L’emploi local souffre aussi d’un important déficit d’image et de visibilité : peu de citoyens savent qu’ils peuvent intégrer la fonction publique et quelle forme cela peut prendre. Ainsi 10% des jeunes de moins de 30 ans pensent qu’il faut connaitre l’élu ou habiter dans la commune pour postuler. Pis encore, ils ignorent le large éventail des métiers que l’on peut y exercer et la richesse des carrières que l’on peut y mener.

Le risque de subir des pénuries d’agents à long terme (et des ruptures de services publics) est donc réel si rien n’est fait pour contrer cette tendance.

Travailler sa marque employeur, renforcer sa visibilité sur des médias sociaux, mieux prendre en compte les métiers à durée limitée ou fragmentée sur l’année, mieux communiquer auprès des candidats à l’embauche, réaménager les épreuves de certains concours pour mieux les adapter aux besoins des collectivités, donner du sens et des perspectives aux postulants, faciliter l’articulation des temps de vie, pratiquer un management bienveillant et respectueux…

Autant de pistes (non exhaustives !) pour maintenir les services publics locaux par ailleurs si plébiscités par les citoyens.